Qu’est ce que l’agriculture régénératrice?

« L’Agriculture régénératrice » décrit l’ensemble des méthodes d’agriculture et de paissance qui, entre autres bienfaits, aident à inverser les changements climatiques en reconstituant la matière organique et en restaurant la biodiversité d’un sol dégradé. Cela résulte dans la capture du carbone dans le sol et dans améliorant du cycle de l’eau.

Plus précisément, l’agriculture régénératrice, est une mode holistique de gestion des terres qui s’appuie sur le pouvoir de la photosynthèse des plantes afin de réintroduire le CO2 atmosphérique en excès dans le cycle du carbone et, par le fait même, de restaurer la santé du sol, la résilience des cultures et leur contenu élevé en éléments nutritifs.

L’agriculture régénératrice améliore la santé du sol principalement par les pratiques qui augmentent sa teneur en matière organique. Ces techniques améliorent non seulement la diversité et la santé du biote du sol, mais encore la biodiversité interne et en surface du sol, en augmentent sa capacité de rétention des nutriments, de l’eau et de séquestration du carbone à de plus grandes profondeurs. Ainsi les niveaux de CO2 dommageables pour le climat sont rabattus et la structure du sol est améliorée afin d’amoindrir les pertes de sols entraînées par une civilisation humaine destructrice. Des études révèlent continuellement les dommages causés au sol par le labour, l’épandage de produits agrochimiques et d’engrais minéraux, ainsi que par l’exploitation minière des hnydrocarbures. L’agriculture régénératrice prend à contrepied ce paradigme afin de bâtir pour le futur.

Les méthodes utilisées pour l’agriculture régénératrice :

  • Contribuent à la régénération/reconstruction des sols et de leur fertilité;
  • Accroissent la percolation et la rétention de l’eau par les sols ainsi que la pureté et l’assainissement des eaux de ruissellement;
  • Augmentent la biodiversité, la santé et la résilience des écosystèmes;
  • Compensent le lourd héritage des émissions nettes de CO2 de l’agriculture conventionnelle dans l’atmosphère, en rétrocédant significativement du carbone dans les sols.

En quoi consistent ces méthodes ?

  • Aucun labour ou labour minimal. Le labour a pour effet de briser les aggrégats et les formations fongiques du sol, en incorporant de l’oxygène au sol et en augmentant la respiration des microorganismes et l’émission de CO2. Le labour est peut-etre l’une des plus dommageables pratiques pour le sol, en exacerbant l’érosion et la perte de carbone. Le décapage et la pulvérisation du sol sont des effets secondaires du labour qui entraînent le colmatage des interstices nécessaires à la percolation de l’eau, ce qui entraîne plus de ruissellement et d’érosion. À l’inverse, un labour minimal ou aucun labour, en combinaison avec d’autres méthodes régérératrices augmente l’aggrégation du sol, la rétention et l’infiltration de l’eau et la séquestration du carbone. Par contre, certains sols bénéficient d’un sous-solage occasionnel afin de briser des horizons indurés, ce qui peut approfondir les zones racinaires et accroître les rendements. Cela permet d’améliorer la santé du sol et la séquestration du carbone. Un cisaillement en profondeur pourrait avoir des effets bénéfiques similaires.
  • La fertilité du sol est augmentée de façon biologique dans les systèmes agricoles régénérateurs par la mise en place des cultures de couverture et intercalaires, la rotation des cultures, l’application de compost et de fumiers. Ces méthodes restaurent le microbiome des plantes et du sol en favorisant la libération, le transfert et le recyclage des nutriments essentiels du sol. Les fertilisants de synthèse créent un déséquilibre dans la composition et le fonctionnement des communautés microbiennes des sols. Ils court-circuitent le processus naturel biologique d’absorption des nutriments par les plantes. Ils engendrent un agro écosystème dépendant des intrants, affaiblissent les plantes et rendent ces dernières moins résilientes. Des études scientifiques ont observé que l’application de fertilisants minéraux de synthèse chimique contribue au changement climatique de plusieurs façons : (i) l’énergie fossile requise et les coûts de production et de transport des fertilisants; (ii) La décomposition et la migration des composés chimiques vers l’hydrosphère et l’atmosphère (iii) la modification de la microflore du sol incluant la diminution des microbes intercepteurs du méthane; (iv) La décomposition accélérée de la matière organique du sol.
  • Recréer la diversité biologique de l’écosystème commence par l’inoculation des sols avec du compost ou des extraits de compost afin de restaurer la flore bactérienne du sol, sa composition , sa fonctionnalité et son énergie nutritive ( via les exsudats racinaires d’hydrates de carbone) par une couverture végétale permanente de plusieurs cultures simultanées, de couvertures végétales multi-espèces et de bordures composées de plantes fournissant un habitat aux abeilles et autres insectes bénéfiques. Ceci peut inclure de miser sur les arrière-effets de la décomposition des végétaux, ce qui s’avère un grand succès pour la disponibilité des nutriments. Il est essentiel de changer les pratiques de monoculture dépendantes des engrais et produits agrochimiques de synthèse, à faible biodiversité et qui misent sur des techniques qui dégradent le sol.
  • Le pâturage, s’il est bien planifié et géré, peut stimuler et améliorer la croissance des plantes, augmenter l’entreposage du carbone dans le sol et la productivité globale des prairies et de la paissance, et ce, tout en augmentant la fertilité du sol, la biodiversité des insectes et des plantes et la séquestration du carbone par le sol. Ces méthodes ne font pas qu’améliorer la santé de l’écosystème, mais aussi la santé des animaux et des humains qui les consomment par une meilleure disponibilité des micro-nutriments et un meilleur équilibre de la teneur en oméga des viandes. Nourrir des animaux sur un pâturage exigü ou dans un système d’élevage où ils sont confinés contribue dramatiquement à : (i) des systèmes malsains de production en monocultures; (ii) une ration faible en herbages; (iii) une pollution des eaux accrue; (iv) l’usage d’antibiotiques et des organismes pathogènes résistants; (v) des émissions de CO2 et de méthane. Mis ensemble, ces facteurs conduisent vers un système agroalimentaire à rendements réduits et qui dégrade l’écosystème.

Cette définition continuera d’évoluer au fur et à mesure que les chercheurs et les praticiens renseigneront sur ce qui bâtit la santé des sols, capture le carbone et cultive plus de sols vivant ( topsoil) pour les prochaines générations.

Co-Auteurs :

Regenerative Agriculture Initiative, California State University, Chico, CA – USA

The Carbon Underground 

Traduction française : Eve Bigras et Charles-Eugène Bergeron – SOLS VIVANTS QUÉBEC Un comité affilié à Soil4 Climate et associé à Régénération Internationale

Agriculture biologique : le meilleur plan sous les Tropiques

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Une étude comparative menée durant dix ans par l’Institut suisse de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) au Kenya donne des résultats limpides : le bio produit autant que les méthodes conventionnelles, tout en offrant un meilleur revenu et une meilleure santé aux paysans.

L’étude a été menée à Thika et Chuka, au Kenya, avec des partenaires locaux depuis 2007. Elle dégonfle un mythe : l’agriculture biologique aurait besoin de plus d’espace pour obtenir des rendements comparables à ceux de l’agriculture conventionnelle. D’autre  part, le bio coûte moins cher en intrants et se vend plus cher sur les marchés. Après cinq ans de conversion, les agriculteurs/trices biologiques commencent à commencent à gagner plus : leur recette est de 53% plus élevée dès la sixième année.

Autre facteur important révélé par l’étude : l’amélioration significative de la fertilité des sols. Mieux : la non-utilisation d’intrants chimiques génère des effets bénéfiques sur l’écosystème des fermes, ainsi que sur la santé des personnes, car il n’y a pas de résidus nocifs. Des études parallèles du FiBL en Inde et en Bolivie sur le coton et le café ont montré des résultats positifs similaires pour les méthodes biologiques.

La recherche à long terme «Farming Systems Comparison in the Tropics» (SysCom) vise à fournir des preuves scientifiques sur les avantages et le potentiel des cultures biologiques par rapport aux systèmes conventionnels. L’objectif est d’encourager des politiques favorables à une utilisation durable des terres aux niveaux local, régional et international.

L’étude a été menée de façon très équitable au Kenya. Elle ne compare pas l’agriculture industrielle avec des productions très spécialisées de l’agriculture biologique. Elle observe une agriculture plutôt classique avec céréales de base (maïs), comprenant une rotation des cultures et d’autres caractéristiques durables. En conséquence, certains résultats sont très proches entre les deux systèmes. Mais dans son ensemble, l’étude montre clairement que l’approche organique est une stratégie viable dans les régions tropicales. A condition que la formation et la diffusion des connaissances en bio reçoivent une plus grande attention.

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L’agriculture régénératrice: Une solution clé pour répondre à la désertification

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Par Oliver Gardiner

Il est estimé qu’à partir de 2050, entre 60 et 130 millions de personnes seront affectées par la sécheresse et l’aridité, tout simplement parce que ces zones deviendront inhabitables.

Régénération Internationale a parler avec Patrice Burger, Directeur de l’association CARI, selon l’importance de réhabiliter et de maintenir en état les sols dans les zones arides en utilisant les pratiques agroécologiques et régénératrices, afin résoudre les crises liées au flux migratoires.

Le CARI est une organisation à but non lucrative dédiée aux pratiques agroécologiques et au développement des zones arides. Le CARI dirige la Groupe de Travail Désertification et coordonne également des réseaux d’Organisation de la Société Civile (OSC), comme le Réseau Associatif de Développement Durable des Oasis (RADDO).

Selon la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification 110 pays seraient affectées par la désertification et chaque année 12 millions d’hectares de terres cultivables disparaissent mondialement. Les activités qu’entretiennent les organisations tel que le CARI sont devenus déterminant à la préventions contre le déplacements forcé des peuples et des conflits du a l’appauvrissement des ressources naturelles.

Le 1er décembre 2015 Le CARI est devenu un des membres signataires de l’initiative 4Pour1000 lancé par le Ministère de l’Agriculture, qui vise à démontrer que l’agriculture, et en particulier les terres agricoles peuvent joués un rôle majeur pour le climat et la sécurité alimentaire.

Plus d’informations sur Patrice Burger: Patrice Burger à plus de vingt ans d’expérience sur le développement rural au Maghreb et en Afrique sub-Saharienne. Depuis 1996 Il participe à la mise en oeuvre de la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre Désertification. Il a été désigné comme porte parole pour la société civile au plus au niveau sur la désertification à l’Assemblé Générale des Nations Unis en 2011. Il est membre du conseil d’administration de l’Organisation Intergouvernementale de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS). Depuis 2007, Patrice Burger représente le CARI au sein du réseau international Drynet, une organisation de société civile au sein de la Convention de Lutte Contre la Désertification qui a pu lui attribuer la reconnaissance de plusieurs succès en termes d’actions sur le terrain. En Septembre 2013 Patrice Burger à été élu porte parole du réseau Drynet.

L’avenir de l’alimentation mondiale sous l’emprise des multinationales aux Nations unies

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Communiqué de presse de La Via Campesina, ETC et GRAIN | 15 février 2016

L’avenir de l’alimentation mondiale sous l’emprise des multinationales aux Nations unies : Plus de 100 organisations de la société civile tirent la sonnette d’alarme à l’ouverture de la réunion de la FAO sur les biotechnologies

(Rome, lundi 15 février 2016) Juste au moment où les entreprises de biotechnologie qui fabriquent les semences transgéniques renforcent leur contrôle du commerce mondial, la FAO leur offre une tribune pour appuyer leur vision. A l’ouverture aujourd’hui du symposium international de trois jours sur les biotechnologies agricoles organisé par la FAO (organisations des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) à Rome, plus de 100 organisations de la société civile et du mouvement social de quatre continents ont publié une déclaration qui dénonce à la fois la substance et la structure de la réunion, qui semble être une nouvelle tentative des multinationales agroalimentaires de diriger les politiques de l’agence des Nations unies vers le soutien aux cultures et au bétail génétiquement modifiés.

La déclaration et la liste des signataires peuvent être téléchargés ici.

Le mouvement paysan international La Via Campesina a invité les organisations de la société civile à signer cette déclaration en réaction au programme du symposium. Deux des principaux orateurs de FAO sont des partisans connus des OGM. L’agenda et les événements parallèles de ces trois jours intègrent des orateurs de l’Organisation de l’industrie des biotechnologies (un groupe commercial de biotechnologie des Etats-Unis), Crop Life International (l’association commerciale d’agrochimie mondiale), Dupont (l’une des plus grandes entreprises transnationales de semences biotechnologiques) et CEVA (une grande entreprise de produits vétérinaires) entre autres. Parmi le 80 orateurs invités par la FAO un seul est ouvertement critique des OGM. Pire, l’un des deux orateurs à la session d’ouverture est un ancien assistant du directeur général de la FAO qui a milité pour ce qu’on appelle semences Terminator (les semences OGM programmées pour mourir au moment de la récolte obligeant les agriculteurs à acheter de nouvelles semences à chaque saison), en opposition avec les déclarations publiques de FAO. Le discours du second orateur est intitulé « Vers la fin du débat international déplacé sur la biotechnologie », laissant entendre que le symposium de la FAO doit être le moment pour taire la critique sur la biotechnologie.

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Espoir dans un climat changeant

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Espérons que dans un climat changeant recadrer optimisme le débat sur le réchauffement climatique. Ce qui montre que les grands écosystèmes, décimés peuvent être restaurés, le documentaire de BBC World révèle des histoires de réussite de l’Ethiopie, le Rwanda et la Chine qui prouvent que l’introduction de grandes zones de retour de la ruine de l’environnement est possible, et la clé pour stabiliser le climat de la terre, l’éradication de la pauvreté et de faire de l’agriculture durable une réalité.

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Les accords commerciaux criminalisent les semences de ferme

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Quoi de plus normal que de conserver les semences d’une saison à l’autre ? Après tout, c’est bien comme ça que nous faisons pousser les plantes dans nos fermes et nos jardins. Et pourtant, du Guatemala au Ghana, du Mozambique à la Malaisie, cette pratique courante est transformée en délit, pour permettre à une demi-douzaine de grandes multinationales de faire des semences une propriété privée et d’en tirer de l’argent.

Mais les gens réagissent et dans plusieurs pays, la mobilisation populaire force déjà les gouvernements à mettre les plans de privatisation des semences en attente.

GRAIN présente un set de données actualisé (en anglais seulement)
qui illustre comment les accords de soi-disant libre-échange (les ALE)
sont en train de privatiser les semences dans le monde entier.

L’accord commercial avec les États-Unis oblige le Guatemala à adhérer à la Convention UPOV. Mais la résistance populaire a forcé le gouvernement à abroger une loi nationale allant dans ce sens. (Photo : Raúl Zamora)

L’accord commercial avec les États-Unis oblige le Guatemala à adhérer à la Convention UPOV. Mais la résistance populaire a forcé le gouvernement à abroger une loi nationale allant dans ce sens. (Photo : Raúl Zamora)

Les accords commerciaux sont devenus l’outil idéal pour les gouvernements, qui travaillent main dans la main avec les lobbies des grandes entreprises, pour faire passer les nouvelles règles destinées à restreindre le droit des paysans à se servir des semences. Jusqu’à relativement récemment, le plus important de ces accords était l’Accord de l’Organisation mondiale du Commerce (l’OMC) sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). Adopté en 1994, l’accord sur les ADPIC était, et c’est encore le cas, le premier traité international à établir des normes mondiales pour les droits de « propriété intellectuelle » concernant les semences.1 Le but est de garantir que des sociétés comme Monsanto ou Syngenta, qui dépensent de l’argent pour la sélection végétale et le génie génétique, puissent contrôler ce qui arrive à leurs semences en empêchant les agriculteurs de les réutiliser, ce qui ressemble fort aux procédés employés par Hollywood ou Microsoft pour essayer d’empêcher les gens de copier ou de partager les films ou les logiciels en attachant des verrous juridiques ou technologiques à leurs produits.

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Les fonds de pension: des acteurs clés dans l’accaparement mondial des terres agricoles

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Les acquisitions de terres agricoles à grande échelle provoquent conflits et controverses dans le monde entier. Un nombre croissant d’études montrent que ces projets sont mauvais pour les communautés et qu’ils encouragent une forme d’agriculture qui n’est absolument pas adaptée à un monde secoué par de graves crises alimentaires et environnementales. 1 Et pourtant, les fonds continuent à déferler sur les terres agricoles à l’étranger, comme attirés par un aimant. Une situation qui s’explique par les rendements qu’on peut attendre de ces investissements. Et parmi ceux qui recherchent les bénéfices dans la terre agricole, certains des principaux acteurs sont des fonds de pension, qui investissent des milliards de dollars dans ce secteur.

Les fonds de pension brassent aujourd’hui 23 000 milliards de dollars US d’actifs, dont 100 milliards sont apparemment investis dans les produits de base. Sur cet argent investi dans les produits de base, entre 5 et 15 milliards de dollars serviraient à acquérir des terres agricoles. D’ici 2015, ces investissements dans les produits de base et les terres arables sont censés doubler.

Les fonds de pension travaillent en théorie pour les travailleurs et les aident à protéger leurs économies pour la retraite, jusqu’à une date ultérieure. Ne serait-ce que pour cette raison, les stratégies et les décisions d’investissement devraient être soumises à un certaine obligation de contrôle public ou autre. En d’autres termes, les fonds de pension sont peut-être l’une des rares catégories d’accapareurs de terres auxquelles les gens peuvent couper l’herbe sous le pied, pour la bonne et simple raison que c’est de leur argent qu’il s’agit. De ce fait, les fonds de pension constituent une cible particulièrement intéressante pour les mouvements sociaux, les syndicats et les organisations citoyennes.

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La solution au changement climatique passe par nos terres

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Notre meilleur espoir pour faire face au changement climatique et nourrir la population croissante de la planète est d’engager un effort mondial visant à donner aux petits agriculteurs et aux communautés autochtones un contrôle sur les terres.

Au moment où les gouvernements se réunissent à Lima pour la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, le meurtre brutal de la militante indigène péruvienne Edwin Chota et de trois hommes de l’ethnie Ashaninka en septembre dernier jette une lumière crue sur le lien entre déforestation et droits fonciers des autochtones. La vérité toute simple apparaît clairement : la manière la plus juste et efficace d’empêcher la déforestation et ses impacts sur le climat est de reconnaître et de respecter la souveraineté des peuples autochtones sur leurs territoires.

Les conflits fonciers violents au Pérou mettent également en lumière une autre question d’égale importance pour le changement climatique et qui ne peut plus être ignorée : la concentration des terres agricoles entre les mains d’une petite minorité.

Les petites exploitations de moins de 5 hectares représentent 78 % du total des exploitations au Pérou, mais disposent de moins de 6 % des terres agricoles. Ce chiffre inquiétant est représentatif de la situation mondiale. Au niveau mondial, les petites exploitations représentent 90 % du total des exploitations mais occupent moins d’un quart des terres agricoles. Cette situation n’est pas bonne pour le climat.

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Alimentation et changement climatique: le lien oublié

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L’alimentation est l’un des facteurs clés du changement climatique . La manière dont nous produisons notre nourriture et les étapes traversées avant d’arriver sur notre table sont responsables de près de la moitié de toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine. Les engrais chimiques, l’équipement lourd et les autres technologies agricoles dépendant du pétrole y contribuent largement. Mais l’impact de l’industrie alimentaire dans son ensemble est encore plus important : elle détruit les forêts et les savanes pour produire de l’alimentation animale, elle génère des déchets dangereux pour le climat à travers des excès d’emballage, de transformation, de réfrigération et de transport de la nourriture sur de longues distances, laissant malgré tout des millions d’affamés au passage.

Un nouveau système alimentaire pourrait être un élément essentiel des solutions au changement climatique. Partout dans le monde, des gens sont engagés dans des luttes pour défendre ou créer de nouveaux modèles de production ou de partage de la nourriture qui soient plus sains pour leur communauté et pour la planète. Si nous nous efforçons de restructurer l’agriculture et le système alimentaire global, en les articulant autour de la souveraineté alimentaire, de l’agriculture familiale, de l’agroécologie et des marchés locaux, nous pouvons réduire de moitié les émissions mondiales en quelques décennies. Nul besoin de marchés du carbone ou de remèdes technologiques. Ce dont nous avons besoin, c’est de politiques et de programmes adéquats qui permettent de laisser tomber le système alimentaire industriel actuel et de créer à sa place un système durable, équitable et véritablement productif.

Alimentation et climat : comment assembler les morceaux du puzzle

La plupart des études considèrent que la part des émissions agricoles, c’est-à-dire les

émissions produites sur le terrain, se situe entre 11 et 15 % du total des émissions.[1] Ce qui n’est pas souvent dit toutefois, c’est que la plupart de ces émissions proviennent des pratiques de l’agriculture industrielle, fondées sur l’usage des engrais chimiques (azotés) et d’équipement lourd

marchant au pétrole, et des élevages industriels concentrés qui rejettent d’énormes quantités de méthane.

 

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